Les crises financières se sont multipliées depuis quelques années. Elles ont aussi changé de nature. La plupart de ces crises restent difficiles à prévoir, et même leur interprétation après coup est sujette à discussion. Les pays développés passent en général le cap des crises financières sans que leur croissance économique en soit durablement affectée, à l'exception notable du Japon dans les années 1990. Pour les pays émergents ou en développement en revanche, elles sont souvent synonymes de catastrophe économique et sociale majeure. La fragilité de leur système bancaire et le phénomène de propagation des crises à une échelle régionale jouent à cet égard un rôle décisif. Robert Boyer, Mario Dehove et Dominique Plihon mettent en évidence les facteurs qui en favorisent l'apparition et la propagation et préconisent un nombre de propositions concrètes. Pour les auteurs, la stabilité financière est devenue un bien public mondial. Il est donc important de développer et perfectionner les mécanismes de prévention des crises, qui sont à ce jour largement insuffisants. Les Etats, les banques centrales, mais aussi les organismes internationaux comme le FMI ont un rôle à jouer. Après le rapport de Daniel Cohen et Richard Portes sur la prévention et la résolution des crises de la dette, voici une nouvelle contribution du CAE aux débats sur la globalisation financière.